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Robert Pattinson était une star, le voilà comédienCANNES 2012, EN COMPÉTITION | Le vampire romantique de la saga “Twilight” suscitait jusque-là plus d’hystérie que d’admiration. Dans “Cosmopolis”, Robert Pattinson revient en golden boy. Des crocs à Cronenberg, un acteur est né.
Il n'y a pas d'entrée, pas de plaque ni d'enseigne à l'adresse indiquée. Un escalier de châtelain nous mène vers les hauteurs convoitées, le saint des saints du glamour hollywoodien, un club très privé de Sunset Boulevard dont les terrasses dominent Los Angeles, scintillant dans une lumière d'été. Au milieu des serveurs en redingote et des jeunes précieux qui sirotent leur champagne coupé de jus d'orange, on s'attend à voir paraître Robert Pattinson en jeune maître hautain de ce monde raffiné, sec et cintré dans le costume de golden boy que vient de lui tailler David Cronenberg. Le temps se dilate, dans le murmure des conversations alanguies.
Et soudain il est là, devant nous, le héros de Twilight, le jeune prince de 25 ans qui fait hurler les filles comme personne depuis les Beatles ou le Leonardo de Titanic. Pas un murmure. On jurerait que personne n'a vu arriver le garçon affable et vaguement emprunté qui cache son intense beauté sous une casquette de base-ball et une barbe blonde, une chemise de bûcheron, un tee-shirt blanc et un jean délavé. Il nous pousse discrètement vers un coin de la terrasse où il peut allumer une première cigarette. Entre quintes de toux et rires nerveux, il explique qu'ici, il ne se sent pas chez lui.
« Je n'ai jamais été vraiment dupe de l'hystérie qui s'est cristallisée autour de moi. D'ailleurs, avant même que le film ne soit tourné, les jeunes filles hurlaient pendant les lectures que donnait Stephenie Meyer. »
Il a tout de la star malgré lui. L'attention le tétanise et les foules lui font peur. Depuis le triomphe planétaire de l'adaptation des romans « phénomènes » de Stephenie Meyer (plus de 100 millions d'exemplaires vendus dans le monde), il vit « comme au fond d'un puits », obligé de se cacher et de déménager sans cesse pour échapper à la frénésie des armées d'adolescentes qui campent sous ses fenêtres. L'hystérie l'attendra encore à Cannes, où il ne verra sans doute pas grand-chose d'autre que sa chambre et ses gardes du corps. Mais il y sera en compétition pour un film de David Cronenberg, Cosmopolis, signe que la «malédiction» Twilight est vaincue et qu'on peut le voir autrement qu'en langoureux vampire de 17 ans, lui dont le rêve est de jouer dans une comédie grinçante de Todd Solondz ou dans les drames pour hommes de James Gray et Jacques Audiard.
« J'avais très peur de me retrouver coupé du cinéma d'auteur qui m'a toujours passionné. Peur qu'on ne me propose jamais rien d'intéressant. Que la vie passe ainsi et qu'on me dise un jour: "Et toi, à part Twilight, tu as fait quoi ?" Dans ce métier, on est facilement enfermé dans un rôle, une image de jeune premier. »
Devenir une figure de charme en couverture de tous les magazines du monde a propulsé Robert Pattinson dans un univers peu rassurant où il s'est souvent senti un imposteur. « Je n'ai jamais rien prouvé. Et je n'ai jamais été vraiment dupe de l'hystérie qui s'est cristallisée autour de moi. C'est le personnage que je joue, Edward Cullen, le vampire romantique. D'ailleurs, avant même que le film ne soit tourné, les jeunes filles hurlaient pendant les lectures que donnait Stephenie Meyer. »
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